dimanche, décembre 09, 2012

Padron - 1926 N°6 Maduro

Vitole du Nicaragua, assez rare et produite au compte-gouttes à l'image des Opus X dominicains d'Arturo Fuente, le N°6 ressemble à un corona gorda en plus court, format box pressed (rectangulaire), vendu au prix stratosphérique de 18 € et des brouettes...


Le toucher est comme souvent très ferme mais une fois décapitée, la bestiole offre un tirage parfait. Au démarrage, du bois précieux et de la terre noire, aucune agressivité, c'est la douceur qui prime alors que les Padron sont réputés pour leurs puissances.
La fumée est abondante, et les arômes légèrement torréfiés entrent en scène au deuxième tiers sans que le cigare ne se muscle pour autant. On reste dans la finesse, une fumée satinée, légèrement courte en bouche, qui laisse penser que le N°6 aurait mérité une humidification plus prononcée, autour des 80%, pour "alourdir" un peu sa palette mais la relative légèreté me convient.
A l'entame du dernier tiers, des pointes cacaotées viennent se mêler à la danse, sur la pointe des pieds, tandis que le cigare se fait plus puissant.
Une heure pleine de dégustation, pour un format relativement court à l'oeil, le petit a tout d'un grand et malgré sa gueule de Dark Vador, c'est plutôt du côté de la force Jedi qu'il se range que du côté obscur.
Une (petite) pointe de déception tout de même, la gamme 1926 est mythique, rare, et facturée en conséquence; on en attend donc forcément beaucoup, peut-être trop, et le N°6 n'est pas exceptionnel, "seulement' très bon et goûteux.
La place de cinoche vaut-elle 18 euros* ? Non.
L'aventure mérite t'elle le déplacement. Oui, en attendant de pouvoir télécharger gratos le N°6 sur la toile ou de l'imprimer en 3D pour le fumer, ce qui n'est hélas pas prêt d'arriver.

*Après renseignement, elle était proposée il y a quelques mois à 32 €, le tarif a donc été sensiblement réduit mais donne une idée de la marge dégagée par Padron sur cette gamme de cigare.

vendredi, octobre 26, 2012

Fonseca - Gordito ER 2011

Une bestiole issue de la marque Fonseca, d'ordinaire plutôt destinée aux bourses modestes et légères. La curiosité (un vilain défaut, parfois) m'a poussé à acquérir un exemplaire de cette édition régionale dévolue à la France malgré le module, un gros Corona Gorda, que je n'aime pas plus que ça.

(T'as de beaux yeux, tu sais ?)

Bien rempli mais souple, enrobé d'une jolie cape soyeuse, le Gordito me fait de l'oeil. Le tirage est nickel, action, feu ! (Je laisse les préliminaires du tirage à cru aux gourmets, je suis du genre à la hussarde).
Premières bouffées assez quelconques mais exemptes de piquant, c'est déjà ça de pris. Je regarde en même temps le dernier épisode téléchargé (DTC, Hadopi) de la saison 3 de Downton Abbey (attention spoiler : je ne me suis toujours pas remis de la disparition au casting de la gouleyante Sybil) et, mauvais signe, l'intrigue retient plus mon attention que le cigare. Pour être clair, "l'entame du Gordito - Downton Abbey = emmerdement". Mauvaise équation, d'autant que la variable arôme est timide.
A partir de la seconde moitié (de la vitole, pas de l'épisode), ça se réveille un peu, les épices arrivent sur la pointe des pieds, façon danseuse, mais le boisé lassant domine et seule l'engueulade entre Robert et Cora me tient en haleine. Au final l'épisode finit (comme souvent) dramatiquement (ça donne envie de voir le prochain) alors que le Fonseca sombre dans l'anecdotique; qu'il clamse ou pas, on s'en fout...
9€50 le téléchargement cigare, ça fait cher pour un scénario rachitique et un peu plus d'une heure pour en venir à bout (plutôt que de le regretter). Fonseca ira refourguer sa franchise Gordito ailleurs...

Downton Abbey  épisode 6 : 3,5/5 (avec Sybil, j'aurais mis 4)
Foseca - Gordito ER 2011 : 2/5 (avec du goût j'aurais mis plus)

lundi, octobre 08, 2012

54,42%

Non, ce n'est pas le taux recommandé d'humidité pour conserver ses vitoles mais le pourcentage de votants ayant plébiscité la réélection d'Hugo Chávez à la tête du Vénézuela. On cause rarement politique sur ce blog mais là, c'est de la grande gastronomie, du cousu-main; une belle quenelle de 180 à la sauce sud-américaine adressée à tous ces petits marquis poudrés et leurs affidés qui parlaient en boucle de "resserrement dans les sondages et d'usure du pouvoir".
Une victoire que j'aurais bien fêtée avec un Bolivar fort à propos mais faute de grive, c'est un double corona de chez Hoyo de Monterrey tout en douceur qui fît l'affaire.



Je profite également de l'occasion (faisant le larron) pour adresser une missive au bel Hugo, qu'on sait assez proche des frères Fidel et Raul : demande aux frangins de faire le ménage chez Habanos SA, qu'ils arrêtent de sabrer du catalogue de fameux cigares au motif que les gros boudins surfacturés se vendent mieux, et propose leur de racheter la marque Bolivar.
Un puro vénézuelien genre Lonsdale frappé du nom qui porte la révolution, ça aurait de la gueule !
¡ Viva la Revolución !

lundi, septembre 24, 2012

Le cigare et l'interdit

Les copains du site dédié au cigare P1P2C organisent jusqu'en Décembre un concours de photos portant sur le thème du "cigare et de l'interdit". Pour ceusses qui veulent avoir un aperçu , la galerie (visible après inscription au site mais pour vous motiver y a une miss à poil et elle n'est pas floutée) est déjà bien achalandée mais le concours est prolongé.
La 1ère place se verra récompensée d'une cave à cigare, la 2nde d'une pipe (pas de blague facile, merci, j'y ai déjà pensé), la 3ème d'un briquet. Les conditions de participation sont détaillées ici.
La vitole ayant en général mauvaise réputation, autant en jouer jusqu'au bout, se faire plaisir et rigoler un peu. Tout participant est donc le bienvenu et c'est ouvert à tout inscrit au site.
Personnellement, je n'y concoure pas, d'abord parce que je suis trop beau et que ça fausserait le concours, ensuite parce que je suis mauvais perdant et que je ne voudrais pas me fâcher avec les cuistres qui n'auraient pas eu le bon goût de voter pour moi; enfin parce que je ne saurais que foutre d'une cave à cigares (j'en ai déjà 4), d'une pipe (qui glougoutera vu que je ne sais pas fumer la pipe), ou d'un briquet puisque j'ai aussi un briquet-torche.
Pour tous les autres, amusez-vous et soyez créatifs, je vous rappelle le thème : "le cigare et l'interdit" !

(Cliquer pour agrandir)


Hiiiiiiiiiiiiiiiiin*...
(*© Twangking)

dimanche, juillet 22, 2012

Juan Clemente - Churchill et Charango

Pioché à ma civette deux cigares, l'un façonné par feu Jean Clement pour le premier,  un Churchill à 5€ de la gamme classique, et par sa soeur pour le second, une sorte de Corona Gorda issu d'une nouvelle gamme, Charango, à 8€. Les deux vitoles nous viennent du terroir dominicain.
J'ai eu la flemme de les prendre en photo et j'ai bien fait. Deux illustrations cependant glanées sur le net pour les accros aux images.

( © rauch.de)

( © lamateurdecigare.blogspot.fr )

Si la cape du Churchill est plutôt blafarde et peu séduisante, celle du Charango est assez sombre, grasse, luisante, et dégage une odeur de...havane ! Surprenant !
J'allume le Churchill le matin, accompagné d'un thé, et ce sera morne plaine durant près d'une heure et demie. Linéaire de A à Z, par moments piquant et calé sur des arômes herbacés lassants, ne comptez pas sur lui pour vous réveiller à moins d'être comme moi allergique au gazon coupé ou de vouloir vous assurer que vous êtes allés au bout sans tomber de votre fauteuil. 5€, c'est encore trop cher pour un cigare dénué de charme et d'intérêt.
J'attends le soir venu pour mettre à feu le Charango, dont les tabacs sont vieillis de 7 à 8 ans, ça ne peut pas être mauvais vu l'odeur. Et bien si et mon compère de fumage me fait remarquer qu'une fois allumé, sa fumée est désagréable au nez ! Le démarrage se fait sur du piquant (!), puis se cale sur un rail me rappelant le poivron rouge et l'herbe qu'il ne quittera pas. Le piquant refera son apparition au dernier tiers alors que la puissance, écrasante, a raison de ma patience et de mon obstination. Last but not least, le module a souffert d'un roulage approximatif (deux galeries dans la tripe), et il m'a fallu le rallumer (et dégazer) 5 ou 6 fois (un cigare qui vous oblige à tirer dessus constamment pour éviter qu'il s'éteigne m'énerve presque plus qu'un cigare bouché, sans compter que le cas échéant le second peut-être échangé contrairement au premier). La déception fût donc à la hauteur de l'appétit qu'il m'avait ouvert. Je ne parle pas du prix, hors-sujet  au regard du naufrage.
D'autres gammes existent chez Juan Clemente mais je confesse avoir un gros coup de mou pour aller les explorer, et je m'étonne moyennement que ce label n'ait toujours pas trouvé de repreneur (encore que, si le Navarre a trouvé acquéreur, les espoirs craintes les plus folles sont permises). J'en profite du coup pour réactualiser mon classement du trio de tête des pires cigares fumés :
1 - Navarre Short Robusto
2- Juan Clemente Charango
3 - Bahiba Corona Gorda

Churchill : zéro pointé
Charango : 0.5/5 pour la cape et l'odeur (à cru).

mercredi, mai 23, 2012

12ème billet d'humeur

Lu dans le fil de P1P2C dédié à l'Amateur de Cigare, les pleurnicheries des professionnels liées au procès que leur fait l'association d'extrémistes anti-tabac DNF et qui se tiendra le 8 Novembre prochain. L'objet de la demande : une interdiction de paraître en kiosque et les classiques dommages et intérêts dont on peut, sur ce point, se demander qui ils vont dédommager et au titre de quel préjudice.

Ceci dit, je ne comprends pas les geigneries égoïstes et tardives de l'ADC. Avec la base de données dont ils disposent, qu'ils mettent sur pied un véritable site internet digne de ce nom avec abonnement type "Arrêt sur images" ou "Mediapart" et forum participatif; ça leur coûtera moins cher que d'imprimer leur magazine papier et ce sera tout bénef' pour eux; plus besoin de publicité et à la clé des CR de dégustation débarrassés de l'obligation en retour de flatter les distributeurs une année sur deux. Ils pourront continuer de fumer des cigares gratos et tout le monde sera content.
L'argument de la "liberté de la presse" sonne ici comme un paravent pour justifier la rente assise sur la fainéantise et le confort de ce journalisme vertical et poussiéreux où le plumitif pontifie et trie à sa guise le courrier des lecteurs mécontents.
Quitte à choquer mais je l'ai déjà dit ailleurs, je ne vois pas pour quelle raison ce magazine aurait le droit particulier et exclusif de continuer à être publié alors que tous ses concurrents ont été éliminés de la même façon, par la même association de fanatiques, avec les mêmes procédés, sans que les journalistes de l'ADC s'en émeuvent particulièrement (sans parler des sites internet des clubs d'amateurs, bénévoles ceux-là, attaqués et qui on fait l'objet d'un traitement journalistique a minima proche de zéro).
Messieurs de l'ADC, vous qui ne cessez de prétendre décrire le monde du cigare et mettre en avant ses amateurs, un peu de solidarité et d'engagement auraient été bienvenus dans l'adversité et la liberté de la presse vaut pour tout le monde, ou personne. La possible disparition de votre magazine, si je ne m'en réjouis pas, ne me fait pour ma part ni chaud ni froid, d'autant que vous disposez de solutions alternatives viables et rentables.

Comme on dit chez moi, "quand on ne pense qu'à sa gueule, on finit seul".

mardi, mars 27, 2012

El Credito - Corona (Cuba, marché intérieur)

Fagot de 25 coronas, destinés au marché intérieur cubain, autrement appelés "cigares paysans".



La botte étant vendue une poignée de pesos cubains, les cigares sont roulés assez grossièrement, tous n'ont pas la même teinte qui va du jaune passé au chocolat, les bagues sont collées sommairement et de travers, on note sur nombre de capes (assez rêches) des accrocs ou des trous, et on est en présence de tripe courte (tabac hâché), le tout rappelant furieusement les cigares José Piedra, lesquels passent à côté pour des Cohiba tant les El Credito sont frustres et mal habillés... Autant dire que le contrôle qualité doit être réduit à néant... Dépaysement garanti !
A l'allumage la surprise est plutôt bonne, ça démarre plutôt doucement, et la puissance grimpe au fur et à mesure qu'on enchaine les 3 tiers, réduits ici à deux moitiés. Le final est relativement puissant voire bourru.
Certes les arômes sont basiques, on navigue dans le boisé (très) légèrement épicé mâtiné d'empyreumatique de ci de là mais c'est un bon cigare de ballade ou de conversation si vous prévoyez un mojito pour vous rincer le gosier, la vitole étant quelque peu asséchante.
Ces vilains petits bâtons au caractère jovial m'ayant été offerts, je ne mettrai pas de note, mais je les fume avec grand plaisir, et s'ils étaient disponibles en France, nul doute que j'en achèterai.
Merci à Jean-Marc et Corinne pour le cadeau, et l'excellente soirée passée en leur compagnie à me raconter leur périple au pays du leader cubain.

lundi, février 27, 2012

Quai d’Orsay Robusto Embajador (édition régionale) Vs Partagas D5 (édition classique)

Deux vitoles fraichement débarquées et qui ont en commun d'appartenir à cette exécrable mode des petits joufflus qui font désormais passer le module robusto pour un double corona en comparaison. Je l'ai dit, je le répète, je n'aime pas ce format et quand le prix à la vente équivaut ou dépasse les 10 € (alors que le délicieux robusto de Juan Lopez reste tarifé en dessous de cette barre symbolique), Habanos SA nous fait les poches, et ça commence à trop se voir pour ne pas s'en agacer.


(Quai d'Orsay robusto)

(Partagas D5 EL/EC)

A noter, le Partagas D5 a fait l'objet d'une précédente sortie en EL 2008 que je n'avais pas achetée, je ne peux donc comparer les qualités du D5 EL et du D5 édition classique (EC) comme j'avais pu le faire au sujet du Magnum 50 de H. Upmann.
Or, de match entre le D5 et l'Embajador, il n'y a pas eu. Le Partagas s'est vite révélé pauvre en arômes, linéaire, et doté d'une puissance dans sa seconde moitié écrasante. On peut penser que le temps arrangerait ses défauts de jeunesse, mais j'imagine mal par quel tour de magie il pourrait le rendre plus goûteux. A signaler, un roulage approximatif qui a donné lieu à une combustion en biseau. La totale. Partagas facture la demie-heure d'ennui 10.90 €.
J'allumais le lendemain l'Embajador sans conviction, d'autant que je ne prise pas le label Quai d'Orsay dont je trouve les vitoles dénuées de charme et de caractère et Bouddha en a perdu son short devant la surprise : c'est plutôt bon ! La première moitié ne brille pas par son originalité essentiellement boisée mais la seconde se cale sur des arômes légèrement torréfiés et des touches de cuir qui réveillent les papilles. Las, le module est court et on est déjà arrivé au terminus alors que le plaisir pointe son museau. Ici, la frustration vous en coûtera 12.90 € même si, à tout prendre, je préfère la frustration à l'ennui, d'autant que l'exemplaire est bien roulé.
Bilan des courses : je n'aime définitivement pas le module short robusto, les deux cigares pour des raisons différentes sont trop chers, Partagas sait faire des cigares sans (grand) intérêt, et Quai d'Orsay des (plutôt) bons !

Partagas D5 EC : 2/5
Quai d’Orsay (faux) Robusto Embajador ER : 3,5/5

vendredi, février 24, 2012

Juste merci...

Je viens de m'apercevoir que j'avais atteint la barre symbolique des 100.000 visites depuis que le blog est né le 5 Janvier 2006 de l'envie un peu naïve de partager des impressions, des idées, des coups de gueule ou de pieds au cul, et des éclats de rire autour d'une passion somme toute assez confidentielle et de moins en moins populaire avec le temps, celle du cigare et de tout ce qui l'entoure.
100.000 visites, c'est à la fois peu compte tenu de l'audience d'autres blogs ou sites sur le sujet (et je m'en réjouis c'est un indicateur de liberté et de passion) et inespéré puisque mis à part quelques blogs amis, je ne fais la promotion du mien nulle part, que j'ai décliné toute proposition de partenariat ou de publicité pour des professionnels (je ne juge pas ceux qui le font mais je considère que ça dénaturerait l'esprit qui est cultivé ici) et que je compte bien de ne pas dévier de cette ligne pour élargir la base de mon lectorat qui me fait l'amitié de venir me lire et parfois de laisser un commentaire de-ci de-là.
Il s'en sera passé, des choses, en 6 ans : quelques milliers de vitoles parties en fumée, de belles surprises qui m'accompagnent désormais et des déceptions (gustatives) vite oubliées, des camarades de cour de récré venus sauter à pieds joints dans ce bac à sable qui est aussi le leur, des amateurs avertis qui ont guidé mes recherches, des casse-burnes qui sont venus troller le blog pour en repartir aussi vite et anonymement qu'ils étaient venus, des menaces de procès aussi pour oser parler de tabac sans prosélytisme à une époque où les interdits dérisoires se multiplient mais les vrais scandales tolérés...

133 billets, un peu plus de 100.000 visites, 1972 commentaires laissés en bas d'articles, ce ne sont pas que des chiffres, c'est aussi le résultat d'un choix initial, celui du partage, et de l'écho qui lui a été fait; c'est autant d'actes de résistance dans une grande poilade générale au nez et à la barbe des procureurs aux petits pieds qui comptaient nous couper le sifflet.
Alors voila, sans excès de solennelité, merci à vous tous en attendant de partager de nouvelles aventures, improbables ou couronnées de succès.

Vive le cigare, vive Bouddha en short, vive vous, et mort aux cons, sans haine mais avec résolution !

lundi, février 20, 2012

Toscano - Antico

Le cigare italien a, dans le forum P1P2C, un succès inversement proportionnel à son esthétique (11 pages lui sont dédiées, plus que la plupart des autres cigares, c'est dire l'attachement qu'il suscite auprès d'une petite communauté d'aficionados pas si restreinte qu'on pourrait le supposer !). Comme quoi, on peut avoir la gueule en biais et plaire si on prend en compte le caractère et le charme du sujet.
J'ai déjà parlé sur ce blog de son petit frère, l'Extra-vecchio, qui bénéficie d'une maturation de 9 mois contre 12 pour l'Antico.

© serrus71

3 mois, est ce que ça change la donne ? Résolument oui, même s'ils sont tous deux roulés avec du tabac du Kentucky cultivé sur le sol italien ! Après comparaison, l'Extra-vecchio se révèle nettement plus bourru, sauvage, là où la fumée de l'Antico se fait (un peu) plus satinée, toutes proportions gardées. Le 1er campe sur des arômes de feu de bois, le 2nd sur des notes légèrement réglissées.
Pour autant, ce sont deux cigares plutôt virils, à la cape rêche comme de la toile émeri, dotés d'un caractère plutôt abrasif.
D'aucuns le coupent aux extrémités pour en faciliter le tirage, je préfère pour ma part le couper en deux au milieu; c'est affaire de goût dans tous les sens du terme puisque celui-ci diffère suivant qu'on fume le puro italiano en moitiés ou d'une pièce.
Vendus en boite de 5, il vous en coûtera 7.70 € pour l'Antico contre 6 € pour l'Extra-vecchio, une affaire tant les bougres s'avèrent terriblement attachants. Ils ne nécessitent qui plus est aucune attention particulière (si ce n'est d'avoir bien mangé avant) puisqu'ils se fument secs et ne nécessitent donc pas d'être lovés dans une cave à cigare à hygrométrie constante. Que demander de plus !
Là encore, on ne peut parler de cigare de dégustation mais plutôt de cigare de compagnie au sens noble et premier du terme, la note est donc une note de coeur et elle est maximale.

samedi, février 18, 2012

Machetero - Robusto Maduro

Le voila, il est de retour, le cigare de pouilleux à la gueule cassée, sauf que qu'il a subi une cure d'UV et nous revient décliné en maduro, habillé d'un pancho habano.
Même tripe (hâchée), même prix que son homologue claro, m'a assuré le taulier du saloon où je me le suis suis procuré : 2 € pièce, sans le mojito !


Soit. Et alors ? Marketing, ou le visage pâle et le bronzé dégainent des calibres différents ?
Après fumage du calumet de la paix, ça ne joue effectivement pas dans le même registre. Le claro est plus doux, plus crêmeux et empyreumatique, là où le maduro est sensiblement plus puissant et épicé.
Hugh, me dis je en le terminant, j'en rachèterai.
Difficile de noter des cigares qui ne sont pas destinés à la dégustation mais aux plaisirs simples. Je me contenterai de dire que l'homme à la machette m'accompagne depuis de longues années maintenant, et qu'il m'a rarement fait faux bond eu égard à mes attentes : une ballade tranquille avec un vieil ami qui ne pose pas trop de questions et qui répond toujours présent quelque soit l'état de mes finances.
To be continued...

MàJ le 09/03/2012 : il semble que des soucis de remplissage (vitoles trop serrées), de combustion et de décoloration de la cape ont été constatés et que le robusto maduro va être remanié.

mercredi, février 15, 2012

11ème billet d'humeur

Si je me suis souvent agacé sur ce blog de trouver encore aujourd'hui trop de vitoles cubaines bouchées ou mal roulées (d'aucuns appellent ça le charme cubain, moi pas vu le prix à la vente) en déplorant que les cubains se reposent trop sur la notoriété de leur savoir-faire (le sacro-saint "totalmente hecho a mano") et le prestige (en grande partie mérité) de leurs habanos, force est de constater qu'ils ne sont pas les seuls à posséder un talon d'Achille.
Aussi, et bien que j'aie un goût prononcé pour le terroir nicaraguayen qui n'en finit pas de me ravir par son rapport prix/plaisir, je me suis aperçu que certaines marques nicaraguayennes et honduriennes ne s'embarrassaient pas trop quant à la qualité de fabrication de quelques uns de leurs cigares, au demeurant très bons, et dans la sélection des feuilles qui les composent. Ainsi peut-on trouver parfois coincées entre les feuilles des brindilles de tabac, plus ou moins volumineuses, reconnaissables à leur teinte marron-clair/crême, et qui viennent gêner le tirage (sans pour autant le boucher totalement, soyons justes).

Brindilles

Dès lors on doit opter entre la peste et le choléra : les laisser en place au risque que le tirage ne soit pas optimal, ou les ôter en tirant dessus en cours de fumage au risque que la vitole voie sa structure se délier et se ramollir voire chauffer anormalement du fait des galeries d'air qui voient le jour.
D'expérience, je n'ai constaté ce phénomène (conscrit à quelques séries particulières) que sur des cigares façonnés à base de tabac du Nicaragua quand bien même certains sont roulés parfois au Honduras : Machetero (Robusto), Rocky Patel Olde World Reserve (Torpedo Maduro), CAO Brazilia (Box Press) et Man O' War Ruination (Robusto #1) pour le moment.
Or si on peut comprendre que le contrôle qualité soit moins poussé pour des vitoles "tripe courte" (tabac hâché) vendues en fagots à 2€ pièce (encore que, plusieurs aficionados de la marque ont comme moi retrouvé parfois des fils d'acrylique logés dedans, ce qui n'est pas plaisant), on est moins enclin à tolérer que soient négligées des vitoles "premium" (pleines feuilles) et vendues comme telles.
Pour connaitre assez bien (mais on ne finit jamais d'apprendre) le terroir du Nicaragua, je n'en fais pas un problème généralisé et symptomatique mais il me semblerait malhonnête de taper sur les travers des cigares cubains en passant sous silence ceux de quelques uns de leurs compétiteurs.
Qui aime bien châtie bien.

vendredi, février 03, 2012

La Flor Dominicana - Air Bender Villano & Coronado Double Corona

En provenance de Saint-Domingue, j'ai testé une partie de la marque "La flor dominicana" avec la série Air Bender (disponible en France) contrairement à la série Coronado.
En fouinant dans les archives de mon forum favori, je me suis rappelé que j'avais déjà fumé en 2003 le Matatan de la série Air Bender qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable.


Coronado Double Corona

Air Bender Villano

 Je ne vais pas en faire des kilomètres, ces cigares n'ont pour moi pas grand intérêt et on est en droit de se demander comment les zigs de Cigaraficionado ont pu propulser le Double Corona à la 2ème place de leur classement des meilleurs cigares de 2006 (le département publicité a sûrement bénéficié d'un renvoi d'ascenseur sonnant et trébuchant).
Du Saint-Domingue dans ce qu'il a de plus ennuyeux dans le texte : linéaire, herbacé avec des pointes d'épices ici et là, ils démarrent comme ils finissent et l'ennui gagne d'autant plus vite que les modules sont longs. A noter que les palettes aromatiques sont rigoureusement identiques, on se demande où réside l'intérêt de les séparer en deux gammes distinctes.
Agacement supplémentaire pour le panatela Villano puisque les deux vitoles étaient roulées assez serrées et le tirage en fut d'autant affecté, ce qui ne plaide pas en sa faveur.
Ce n'est pas franchement mauvais mais ce n'est pas spécialement bon, au point que j'ai été tenté de me donner un coup de marteau sur les doigts pour me réveiller à mi-parcours.
Je n'aborderai même pas la question du prix puisque même à 1€, je n'y retournerai pas, sachant que chez les dominicains, Ashton ou Arturo Fuente entre autres proposent des vitoles de haute volée, certes un peu plus onéreuses mais à prix raisonnables puisque le plaisir est au rendez-vous.                                      

Coronado Double Corona : 2/5
Air Bender Villano : 1.5/5 (même punition que le très dispensable Matatan)



dimanche, janvier 22, 2012

Rocky Patel - 15th Anniversary Robusto & Corona Gorda [MàJ]

Cigares en provenance du Honduras (mais à 95% nicaraguayens, allez comprendre) importés en France par le très avisé Sandro Stroili qui a souvent du nez pour repérer les bons plans outre-atlantiques.
Rocky Patel, à l'instar de quelques uns de ses collègues américains, a une fâcheuse tendance à multiplier les sous-gammes, ce qui rend l'exploration de son catalogue aussi ardu qu'aléatoire. J'ai donc mis la main sur deux modules box-pressed (carrés), Robusto et Corona Gorda (mais aux diamètres réduits par rapport aux modules que nous connaissons chez les cubains).


Bonne pioche ! Cela fera presque dix années que je me lamentais de ne pas trouver un cigare du Honduras qui soit susceptible de me plaire, et ce malgré ma persévérance qui était jusque là mal récompensée. Le cycle infernal est brisé, la malédiction levée, Alleluia !
Et ce n'était pourtant pas gagné, me méfiant comme la peste (et le choléra) des soi-disantes éditions limitées qui sont souvent prétextes à nous fourguer des cigares peu attrayants tant au niveau des arômes que du prix (généralement majoré).
Que nenni ! Si les deux vitoles développent à peu de choses près la même ligne aromatique, le robusto est plus direct là où le corona gorda prend plus son temps, formats obligent. Point de ces fonds poussièreux ou balsamiques que je retrouve trop souvent chez les (cigares) honduriens*; mais des arômes fondus au point que je peine à les décrire distinctement. La tendance par contre est assez nettement au crémeux et aux épices douces. Si le démarrage est doux, la puissance grimpe gentiment dans la seconde moitié et le final assez animal vous laisse rassasié, pas assommé.
J'ai beaucoup aimé, et j'y reviendrai, il aura fallu que je goûte des Rocky Patel pour tomber - enfin - sous le charme du Honduras.

Rocky Patel - 15th Anniversary Robusto, 7.90€ : 4/5
Rocky Patel - 15th Anniversary Corona Gorda, 7.50€ : 3.5/5

Difficile de les départager, j'aurais pu mettre des notes égales mais le Robusto m'a terriblement plu et j'ai trouvé du coup le Corona Gorda un brin en dessous. Ceci dit, je rachèterai des deux, chacun correspondant à un moment et un plaisir différents.


*Mise à jour : emporté dans mon élan, je n'ai pas vérifié le pédigré des 15th Anniversary qui étaient classés dans mon forum préféré dans la catégorie Honduras, alors que la sous-cape et la tripe sont d'origine nicaraguayennes ! Ma quête reprend donc (pour les bons cigares honduriens). Merci à Jbrice pour son oeil de sioux.

lundi, janvier 09, 2012

Tatuaje - Fausto F 166 & Avion 11

Nouvelle gamme chez Tatuaje de Pete Johnson, la gamme Fausto à laquelle a été rattaché l'Avion 11 qui est une sorte de grand Perfecto.

(Fausto F 166)
(Avion 11)

Désolé ne pas avoir pris de photos originales mais je me fais déjà violence quand j'ai aimé les cigares, une flemme considérable me gagne quand ça n'a pas été le cas. 
La gamme Fausto se baserait sur un module spécifique, le T110 originellement destiné à une boutique d'Hawai d'où, à mon sens, elle n'aurait jamais dû sortir.
Cette tendance qu'ont les faiseurs de cigare états-uniens à multiplier les gammes commence vraiment à me taper sur le système dans la mesure où elle finit par brouiller leur visibilité et leur identité. Varier les offres faites aux amateurs, très bien, mais quel est l'intérêt de proposer tout et n'importe quoi comme à la funeste époque du "cigar boom" en Amérique du Nord qui a fini par la disparition de marques totalement dispensables voire inutiles ?
Pete Johnson en prend malheureusement le chemin, emboitant le pas à des Pépin Garcia, Nick Perdomo ou Rocky Patel entre autres qui disposent dans leurs catalogues de vitoles tutoyant les sommets comme rasant le bitume.
Le 166 est une sorte de Churchill, full-bodied, (trop) puissant et linéaire; l'avion 11 un genre de Perfecto plus léger mais tout aussi ennuyeux.
Les deux ont en commun bien que leurs registres soient différents d'être calés sur des arômes assez faibles (que je ne saurai décrire) bien que pas déplaisants de prime abord, mais rapidement lassants au point que si la douceur de l'Avion m'a permis de terminer les deux exemplaires sans trop de peine, je ne suis pas allé au bout de la lassitude et de l'écoeurement de la paire de 166 dont le final est écrasant et presque abrutissant.
Et ce n'est pas le prix des deux bestiaux, avoisinant les 9$, qui sauve l'affaire, quand bien même ils tirent impeccablement et leur présentation est soignée.
L'addition s'alourdit en comparaison de l'excellent Robusto 15th Anniversary de Rocky Patel que j'ai fumé entre deux alors qu'il vient du Honduras, terroir que d'ordinaire je n'apprécie pas contrairement au Nicaragua mais j'en reparlerai dans un autre billet après confirmation de mes premières (bonnes) impressions.
On est ici, à mon sens, à des années lumières des très bons Cabaiguan (maduro), Brown et Red Label que propose Pete Johnson qui serait bien avisé de ne pas trop se (don)pépiniser pour d'obscures raisons purement commerciales.

Fausto F 166 : 2/5
Avion 11 : 2.5/5

Les plus aventureux seront peut-être tentés d'essayer des modules plus courts mais pour ma part, je ne serai pas du voyage. D'autres destinations plus attrayantes et moins coûteuses m'attendent.

dimanche, janvier 01, 2012